Métier de scénographe

Tout savoir sur le métier de scénographe

Written by | Coulisses UNEXPECTED

Temps de lecture : 6 minutes

Il y a des métiers dont on ne soupçonne parfois même pas l’existence. Ceux-là, on ne nous en parle ni à l’école ni dans les médias, ou alors trop peu. Et c’est bien dommage ! Tiphanie exerce l’un d’eux : elle est scénographe et adore ce qu’elle fait. La scénographie, en quelques mots, est la création, la réalisation et la gestion d’espaces éphémères. Il y a à cela un petit côté magique, que Tiphanie vous expliquera mieux que personne ! Nous lui laissons la parole dans cet article dédié au métier de scénographe.

La scénographie événementielle, qu’est-ce que c’est ?

La scénographie désigne l’ensemble des éléments qui, agencés d’une façon bien pensée, vont permettre de produire une atmosphère singulière dans un espace. Cela passe par exemple par la lumière, le décor ou le son. Autrement dit, par tout ce qui touche à l’un de nos cinq sens.  

Le scénographe imagine, dessine, fait des plans et des maquettes. Selon l’entreprise dans laquelle il travaille, il peut être amené à mettre la main à la pâte pour donner vie à ses créations. Il est donc à la fois metteur en scène, architecte d’intérieur et décorateur. Sur ce dernier point, nous en avons profité pour demander à Tiphanie de nous éclairer sur la différence entre décoration et scénographie.

« La scénographie englobe tous les sens. La notion de ressenti est vraiment importante. On peut jouer avec les lumières et les sons, mais aussi avec les odeurs et même la façon dont les gens déambulent dans l’espace. On va essayer de leur faire vivre une expérience et, dans le meilleur des cas, de leur provoquer une émotion. Décorer, cela reste de l’ordre de l’apparence. On va disposer des choses pour que ce soit visuellement intéressant. La décoration est un élément visuel de la scénographie, mais elle ne fait pas tout. »

Tiphanie

Si vous vous souvenez de ce que vous avez ressenti en découvrant le lieu d’un événement auquel vous avez participé, dites-vous que c’est certainement parce que le scénographe avait fait un bon boulot !

Cette installation artistique signée Martin Creed s’intitule « Balloons ». Tiphanie l’a découverte en 2005 à la Biennale de Lyon. Les spectateurs devaient traverser une pièce remplie de ballon. Il s’agit d’une des premières œuvres immersives ayant marqué Tiphanie.

Devenir scénographe : le parcours de Tiphanie

Le métier de scénographe étant peu répandu, il n’existe pas encore un grand nombre de formations pour y accéder et les places peuvent être chères. Le revers positif de ce constat, c’est qu’il est peut-être plus facile de se faire un nom dans cette profession que lorsqu’on s’aventure dans une voie empruntée par bien d’autres personnes.

« Ce métier est une niche, ça ne court pas les rues. Du coup, c’est un peu dur de connaître son niveau. Il faut apprendre à croire en soi sans se situer par rapport aux autres. »

Tiphanie

Tiphanie a obtenu un bac S avec une option arts-plastiques pour laquelle elle s’est battue. Elle ne savait pas ce qu’elle voulait faire, si ce n’est être dans le domaine de l’Art. Elle a pour cela fait une prépa Beaux-Arts, puis a passé plusieurs concours qui lui ont permis d’entrer à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Lyon.

« Ce qui me plaisait dans cette école c’est qu’ils ont une section design d’espaces mention scénographie orientée sur la scéno urbaine et de spectacle. Déjà à l’époque ça me mettait des étoiles plein les yeux ! Il faut savoir que le concours est très sélectif, il y a 11 % de réussite. Dans ma section, en 2e année, nous n’étions qu’une dizaine. »

Tiphanie

D’autres options pour devenir scénographe sont :

En 3e année, Tiphanie est partie en Irlande avec le programme Erasmus pour rejoindre l’Ecole nationale de cinéma de Dublin. Elle s’est spécialisée dans la scénographie de scène et d’écran, c’est-à-dire tout ce qui touche aux émissions de télévision et aux décors de cinéma. Cette année est aussi celle au cours de laquelle elle a commencé à avoir l’opportunité de réaliser des scénographies pour des amis, à l’occasion de soirées électroniques sur Lyon.

« J’ai commencé à me faire la main en dehors des cours pour pouvoir monter mon portfolio. C’est comme ça que j’ai découvert que c’était vraiment ça mon truc, la scéno d’événementiel. »

Tiphanie

Son diplôme en poche après cinq années d’études, Tiphanie s’est lancée en freelance en travaillant en parallèle dans un magasin de fournitures d’art. Un job d’abord alimentaire, qui lui a finalement permis de gagner en technicité en se familiarisant avec les loisirs créatifs. Le jour où vous chercherez un emploi plus par défaut qu’autre chose, rappelez-vous qu’il reste tout de même possible de le lier un minimum avec vos centres d’intérêt et vos ambitions !

Après une expérience en tant que cheffe de projet, game designer et scénographe pour une enseigne de création d’escape game et une autre en freelance dans le conseil en gamification pour les entreprises, Tiphanie a rejoint l’agence UNEXPECTED ! Son rôle ? Imaginer pour les événements de nos clients des univers immersifs et mémorables.

L’astuce de Tiphanie pour trouver sans cesse l’inspiration (en dehors de Pinterest) : voguer d’une expo à une autre et conserver les catalogues de présentation

Le plus et le moins du métier de scénographe événementiel

Le côté un peu moins cool, selon Tiphanie

Le scénographe est spécialiste dans un domaine qui n’est, a priori, pas celui du client pour lequel il travaille. Or, on le sait bien, le client est roi. Ainsi, lorsque celui-ci a une demande un peu farfelue qui va à l’encontre de ce que le scénographe a appris à l’école, il faut faire en sorte de le contenter au mieux.

« Cela peut être pour une association de couleurs par exemple. Moi je vois très bien que ça ne va pas ensemble, mais si c’est ce que le client veut je dois composer avec. Je crois que tous ceux qui travaillent dans le design connaissent ce problème. »

Tiphanie

De manière plus générale, on peut dire que le scénographe doit apprendre à lâcher prise sur ses opinions et ses productions.

« Quand on sort de l’école, surtout aux Beaux-Arts, on nous apprend à être des artistes et à revendiquer ce qu’on fait, à tout justifier. Mais quand le client dit non, il faut savoir arrêter de justifier et s’adapter à lui. »

Tiphanie

La partie la plus sympa, selon Tiphanie

Si vous n’êtes pas encore dans le milieu de l’événementiel, il vous suffit de lire un ou deux autres des interviews que nous avons réalisés (comme celui de nos cheffes de projet événementiel ou de notre directeur événementiel et opérationnel) pour avoir une certitude : dans l’événementiel, on ne s’ennuie pas. Pourquoi ? Parce que les jours ne se ressemblent pas et qu’il y a un côté extraordinaire, au sens littéral du terme, qui s’avère être un excellent remède contre la routine. Le quotidien du scénographe, lui non plus, n’a rien de monotone !

« J’apprécie de pouvoir être là à toutes les étapes du projet, de la prise de brief jusqu’au jour J, même si je ne me rends pas sur tous les événements. J’adore tout le processus qui consiste à sourcer, fouiner, trouver des idées auxquelles les chefs de projet n’auraient pas forcément pensé, puis m’activer à l’étape de la production. Et surtout, j’aime jouer à la petite souris en me faufilant dans un événement pour voir le résultat en vrai et observer les réactions des participants. À partir du moment où les invités sont contents, je le suis aussi. Je n’ai pas besoin d’une autre forme de reconnaissance. »

Tiphanie

Être scénographe, c’est avoir envie de faire briller les yeux de ceux qui découvrent vos réalisations. Lorsque la magie prend, c’est, comme nous l’a expliqué Tiphanie, quelque chose de très gratifiant.

Scénographe en agence événementielle, à quoi ça ressemble ?

Le rôle de Tiphanie varie d’un événement à l’autre, selon son envergure et le besoin de scénographie. Elle discute beaucoup en amont avec le client afin de déterminer à quel point elle va s’impliquer ou non dans le projet. Elle en parle ensuite avec le chef de projet pour savoir comment il se sent par rapport à la création, s’il a besoin d’aide pour le graphisme, s’il a assez de temps pour tout cela, etc. Tiphanie est en général consultée pour fournir les visuels accompagnant la recommandation qui sera envoyée au client. Pour les petits projets, elle réalise des illustrations grâce à la suite Adobe. Pour les projets ou les appels à projets plus importants, elle passe à des 3D avec le logiciel Rhino.

Il arrive que Tiphanie soit là en appui des chefs de projet, en particulier les moins expérimentés qui ne savent pas encore trop gérer certains aspects tels que le sourcing déco ou le budget. Elle est également disponible pour tout conseil concernant la direction artistique, comme la conception d’une charte.

Quand les projets comprennent un important budget consacré à la scénographie et que le client demande une forte immersion, Tiphanie prend en charge cet aspect de A à Z. Elle prend alors la main sur les prestataires qui ont un lien avec la scénographie et les échanges client à ce sujet, tout restant en accord à chaque étape avec le chef de projet.

Cet aperçu du métier de scénographe vous inspire ? Vous voulez en savoir plus ? Nous y répondons en commentaires !

Last modified: 17 décembre 2022

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